Voyage au Cœur de l’Alsace

 Du 31 Mai au 07 Juin 2010

Cette année 2010 amènera  les amis de l’AMOPA 31 dans l’Est de la France, pour une découverte  de l’Alsace  et des Vosges.

Notre guide Viviane, nous a fait découvrir sa terre d’adoption, avec beaucoup de professionnalisme et d’enthousiasme pour ce  «  Pays d’Alsace ».

« La Belle Province » qui dut   subir  de multiples invasions, au cours des siècles  et  des occupations avec leur cortège de servitudes  linguistiques et religieuses : elle fut tour à tour  catholique puis protestante, elle fut française  puis   allemande  et  à nouveau française. Comment après tant de souffrances, de dualités, l’Alsace  ne se forgerait-elle pas  une identité européenne  méritée, gagnée  dans le sang et les larmes ? Nous trouverons une région  tranquille, apaisée, sereine, où il fait bon vivre.

Les Vosges  sont présentes dans le paysage, avec ses collines, ses ballons, ses villes et villages au cachet médiéval, ses lacs profonds, ses pitons de grès, ses forêts de hêtres et d’épicéas  qui abritent  cerfs, daims et chamois. Cette ligne bleutée qui ourle le paysage, rend les sommets irréels. La route des Crêtes nous mènera jusqu’au col du Bonhomme et du Hohneck. Là, sur ces chaumes, ces hauteurs nues, les agriculteurs éleveurs de vaches vosgiennes, à robe blanche tachée de noir, créeront  dès le XIII e siècle, les marcaireries    (fromageries) du célèbre Munster, mûri lentement dans les caves. La guerre est souvent passée par ces montagnes : stèles et croix rappellent le prix des crêtes conquises ou perdues, au cours des grands conflits. A Gérardmer, la petite ville semble endormie au bord de son  beau lac  poissonneux  et pour preuve «la pêche au gros » ne fut pas un vain mot pour l’une d’entre nous. Une belle prise !

Par la route des vins, nous découvrons  l’Alsace des vignobles, comme «le Kaefferkop» qui inondent les coteaux ensoleillés : «sept cépages, mille arômes », allant du Pinot  noir, gris, blanc, au Sylvaner, au Riesling, au Muscat, au Gewurztraminer, pour ne citer que les plus réputés. C’est à Riquewihr, une étape inévitable, sur la route des vins, la ville de Bugatti,  que les vignobles  aussi racontent l’Histoire : amené par les Romains, ravivé par les Carolingiens, ils ont fait de ce vin «tonique et qui rend gai» un des plus prestigieux d’Europe. Mais il y a aussi la bière. Deux traditions en Alsace : l’une viticole, l’autre brassicole, un vrai savoir-faire  alsacien : «Le vin serait noble, la bière populaire ». Elle se marie admirablement avec la gastronomie locale allégeant les mets savoureux mais trop riches et surtout plantureux. La cuisine régionale utilise, depuis toujours, les épices comme la baie de genièvre qui se mélange au chou, la cannelle qui saupoudre les gâteaux, le cumin qui relève le Munster. Des plats traditionnels régaleront nos papilles, avec les  célèbre bretzels, les tartes flambées à l’oignon et aux lardons, le baeckeofe, le coq au Riesling, la purée d’oignons et pommes de terre, l’inévitable choucroute et des desserts tous aussi savoureux comme la tarte aux myrtilles ou à la rhubarbe, les petits gâteaux  secs «les bredeles», le pain d’épice et  le kugelhopf.      

A Kaysersberg, village d’Albert Schweitzer, niché  dans la vallée de la Weiss, dans la plaine d’Alsace, sa maison natale et un musée rendent hommage à ce pasteur, philosophe, organiste  de talent, qui fonda un hôpital dispensaire au Gabon, prix Nobel de la Paix en 1923. Cette étape sera enrichie par les témoignages de deux membres du groupe.

L’église du village  du XIIIe siècle, dédiée à St Hélène,  possède  un retable  de bois sculpté, un chef d’œuvre de 1518.

 Villes et villages gardent l’empreinte d’un passé jalonné de difficultés et  le souci constant de protection contre l’envahisseur toujours possible : tours de guets, fortifications, remparts, vestiges de châteaux forts sur les hauteurs. Seules, les cigognes imperturbables, claquettent et veillent sur leur progéniture, du haut de leur  gros nid  juché sur les tours, les clochers ou les toitures.  

Les façades aux crépis  colorés de rose , de vert , de bleu  d’ocre  , entre les colombages , les balcons fleuris  de cascades de géraniums  rose vif,  vermillon  et de pétunias multicolores  , les petits jardins  bien entretenus  avec leurs rosiers  grimpants apportent  une note joyeuse  et lumineuse  aux villes  et villages .

Le château du Haut Koenigsbourg, dressé sur un éperon rocheux, nous plonge dans le Moyen Age. Cette forteresse de montagne dans un panorama grandiose a tous les attributs architecturaux des châteaux forts. Il fut le témoin de rivalités seigneuriales et  des conflits européens. Assiégé, pillé détruit, abandonné il a été restauré par la volonté de l’empereur d’Allemagne, Guillaume II, qui en fera  un musée du Moyen Age, en1908.

Les couleurs chatoyantes nous les retrouverons chez les potiers, dans les villages d’Alsace du Nord (Betschdorf, Hunspach, Seebach) avec leurs céramiques ocrées, ou gris bleuté, aux décors floraux et naïfs, façonnées avec l’argile des carrières de Soufflenheim : poteries  culinaires ou décoratives idéales pour mijoter les mets alliant ainsi esthétique et culture gastronomique.

 A Wissembourg, rien ne manque à cette cité, ni les belles demeures, ni les forêts légendaires,  ni  le ruines des  châteaux en haut des rochers, ni le vignoble «tokay», si renommé.

C’est à Colmar, que débutera notre séjour, la petite capitale colorée, capitale des vins d’Alsace située dans le Haut Rhin, elle a tout pour séduire  le flâneur. Un centre historique, aux maisons  bourgeoises, des demeures à colombages aux façades sculptées de volutes et d’oriels richement décorés comme la Maison des Têtes ou la Maison Pfister. Même la gare s’est dotée d’un beffroi et d’un vitrail faisant l’éloge de la Révolution industrielle avec l’arrivée des premières lignes de chemin de fer.

Dans son passé, Colmar  a vu s’installer les ordres mendiants les  franciscains, les dominicains. Les sœurs dominicaines  ont fondé, là, leur couvent  au XIII e siècle "sous les tilleuls,  unter der linden", ce couvent est devenu le musée incontournable Unterlinden où se  déploie l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art occidental : le Retable d’Issenheim peint par Mathias Grunewald au XVI e siècle. Nous ne résisterons pas à entrer dans l’église des Dominicains, toute de grès jaune, devenue lieu d’exposition pour le tableau de Shongauer «la Vierge aux buissons de roses ».

Colmar a ses artistes comme Bartholdi (1834-1904) dont la maison natale accueille un musée  abritant les œuvres de l’artiste. A l’entrée de Colmar trône une statue de la Liberté, rappelant  qu’ici naquit un des génies les plus féconds du XX e siècle.

Le portraitiste J.J.Waltz (1853-1951) alias Hansi, illustrateur, caricaturiste de talent a fait de Colmar, une ville mythique peuplée d’enfants sages. Deux figures militaires, le général Rapp et l’amiral Bruat nous rappellent la présence militaire de cette ville de garnison mais aussi la présence de la 152 e avec ses «Diables Rouges » que certains n’ont pas oubliée, dont la devise éloquente est : «Ne pas subir ».

La visite de la «Petite Venise » se fera en barque à fond plat sur la Lauch. Nous traverserons  un quartier, hors les murs, quartier d’anciens maraîchers, cultivant essentiellement le chou (krutenau) et le transportant en barque jusqu’au marché. Sur les rives, les maisons déploient les crépis teintés de rose, d’ocre, de bleu, ici on aime la couleur ! Un quartier bucolique, calme, inspirant à la rêverie bercé par le chant des oiseaux et le clapotis des rames.

Une visite de cave s’imposait, nous  dégusterons quelques vins de la propriété, au cœur de la ville dans le cadre authentique d’une ancienne ferme datant de 1602, sise à l’intérieur des remparts. 

Une escapade à Mulhouse pour découvrir le Musée de l’Automobile, dans cette ancienne filature lainière de la famille Schlumpf : plus de 500 véhicules rutilants, en état de marche, 98 marques avec une évidente prédilection pour les Bugatti. Toute l’histoire de l’automobile de 1878 à nos jours se déroule dans ce vaste musée. Un autre voyage dans le temps, nous sera proposé avec le site de l’Ecomusée permettant de revivre les racines rurales, un village vivant de 70 maisons des campagnes alsaciennes.

Strasbourg «la belle de l’Est» qui a gagné le cœur de l’Europe. Ville frontalière qui a su réhabilité ses vieux quartiers historiques, comme l’ancienne Commanderie des Chevaliers de l’ordre de St Jean, tour à tour hospice couvent, prison pour femmes (sous le nom de prison Ste Marguerite) entièrement rénovée pour accueillir l’E.N.A.

 

Strasbourg rayonnait déjà quand Gutenberg y roda sa technique de l’imprimerie au XV e siècle. Nichée dans les bras de l’Ill, la  vieille ville est classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Elle dévoile ses prestigieux  hôtels particuliers, ses rues piétonnes qui inciteraient à se perdre volontiers dans ses anciens quartiers de meuniers, de pêcheurs, des tanneurs aux maisons à colombages dont les toits s’ouvrent en de vastes lucarnes sous lesquelles jadis séchaient les peaux de la tannerie.

Trois tours carrées du XIIIe siècle veillent sur l’enfilade de trois ponts, autrefois couverts, qui font le lien avec le barrage Vauban, venu renforcer la cité en 1690.
De la rue Mercière, la découverte de l’imposante cathédrale Notre Dame, qui tend son unique flèche vers le ciel, ne peut que nous surprendre, de même que la rosace de douze mètres de diamètre au-dessus du portail central dont les sculptures hésitent entre le profane et le sacré, nous interpellent. A l’intérieur le Pilier des Anges, du XIIIe siècle, fait face à l’horloge astronomique, un chef d’œuvre de mécanique du XVIe siècle, animée par un défilé d’automates.

Nous irons au Musée Alsacien, installé dans trois maisons bourgeoises reliées entre elles par des coursives, là, ce sont des collections d’objets de la vie quotidienne  du XVIIIe et du XIXe siècle, présentés dans leur contexte d’origine.

Contrairement aux autres villes de France, Strasbourg a boudé le Rhin impétueux et imprévisible, lui préférant son affluent l’Ill. C’est en bateau, que nous irons de la Petite France au nouveau quartier moderne européen qui a vu le jour avec les Institutions Européennes : les façades-miroirs, l’architecture, révèlent la modernité de notre époque. Le Parlement, Louise Weiss, joue de la symbolique du cercle et de l’ellipse en suivant les contours d’un bras de l’Ill. Strasbourg est une ville universitaire depuis 1621, fière de son prix Nobel de chimie en1987, réputée pour ses échanges européens «Erasmus » c’est toute une jeunesse dynamique venue de tous horizons qui anime la cité. Pour l’arrivée du TGV en 2007, sur la façade historique de la gare (1883) l’architecte Duthilleul a plaqué une immense verrière de 150m de long «un vestibule ouvert » sur tous les transports de la ville, protégeant des intempéries la foule qui transite chaque jour, en train, en tram ou à vélo.

Nous serons surpris par le fort de Schoenenbourg, ouvrage de la ligne Maginot. Cette ligne qui se voulait défensive édifiée en1930, le long de la frontière allemande et italienne, elle se voulait dissuasive à toute invasion surprise, sa devise «On ne passera pas ». Un univers à 30 mètres sous terre, une architecture militaire, équipée de tous les éléments d’origine, dans un réseau de galeries souterraines retraçant la vie d’une garnison pour plus de 600 hommes au cœur de la forêt de Hunspech.

Nous profiterons d’une belle journée pour aller jusqu’au Mont Ste Odile, haut lieu de pèlerinage dédié à la Ste Patronne des alsaciens.

Notre dernière étape sera pour Obernai, située, au point de convergence de trois grands sites alsaciens : le vignoble avec la route des vins, les Vosges et la grande plaine céréalière, le point de départ vers le promontoire spirituel du Mont Ste Odile et les horizons bleutés de ses sapins.

Ce beau voyage en Alsace : un voyage dans l’espace et le temps nous a permis de découvrir une région de France au passé tourmenté mais tournée vers l’avenir.

Texte et photos d’Odette Latour, membre de la section AMOPA de la Haute-Garonne.


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