Toulouse, la ville rose, transports d’hier,

d’aujourd’hui et de demain

 Présenté le 24 novembre 2010 par Max MARTY Professeur émérite des Universités.

Max MARTY fût Professeur d'Electrotechnique (machines et actionneurs électromécaniques) à l'Institut National Polytechnique de Toulouse (INPT)-Ecole Nationale Supérieure d'Electrotechnique, Electronique, Informatique et Hydraulique de Toulouse (ENSEEIHT). Il fût également responsable de la filière électrotechnique de 1967 à 1984. Directeur du Laboratoire d'Electrotechnique et d'Electronique Industrielle (LEEI) de 1967 à 1977 et Président du Club EEA (1977-1981), Il fût également Président de l'INPT de 1986 à 1991. Il anime actuellement de nombreux cycles de sensibilisation des élèves (du CM2 au BTS) aux découvertes scientifiques majeures relevant notamment de l'électricité, de l'énergie et des automatismes, honorant ainsi avec brio l'une des missions de l'AMOPA. Après avoir brossé un tableau fidèle (pas toujours flatteur...) de l'évolution des moyens de transport publics dans notre Métropole occitane, il ne manquera pas de s'appuyer sur ses propres recherches relatives au transport automatique urbain (PRT) pour en souligner les perspectives novatrices, hélas encore trop peu exploitées dans l'Hexagone.                                 (F.DABOSI)

Après  un hommage  rendu à la Ville Rose par quelques vues des principaux sites, l’histoire des transports urbains est abordée. Dans le monde entier, depuis la nuit des temps, les moyens de transports existants et l’utilisation de l’énergie étaient uniquement liés à la musculation humaine, au feu, au cheval, au vent et aux eaux vives. Pendant le règne de Louis XIV, pour relancer et structurer le commerce fluvial, le Canal du Midi est construit par Pierre Paul Riquet  de 1666 à 1681.

En 1695, Toulouse compte 43 000 habitants. La Chambre de Commerce est créée en 1704.

Proposés en 1754, sous Louis XV, par Louis de Mondran, Pt de la Chambre de Commerce, la percée du canal de Brienne, la construction des Ponts-Jumeaux, du port de l’Embouchure et l’aménagement des bords de la Garonne, du Cours Dillon et de la Prairie des Filtres débutent en 1768. Toulouse n’a aucune organisation de transport urbain, seules des diligences assurent des liaisons entre villes. Cette situation va perdurer jusqu’au Second Empire et ce ne sont pas des inventions pourtant prometteuses, le fardier de Cugnot en 1771, l’invention du tramway en 1775 - 2ème année du règne de Louis XVI- et la réalisation de la machine de Watt en 1785 qui vont passionner les foules; l’épopée napoléonienne et  les révolutions de 1789, de 1830 et de 1848 s’en chargent.

La 1ère ligne de transport ferroviaire à vapeur est réalisée en Angleterre par George Stephenson en 1825. La même année, pendant le règne de Charles X,  un Nantais, Stanislas Baudry, crée le 1er omnibus hippomobile urbain à impériale. Le chemin de fer s’installe à grands pas en France à partir de 1837, mais Toulouse, la belle endormie, ne profite pas de la révolution industrielle apportée par la vapeur. En 1856, le train à vapeur arrive à Toulouse par Bordeaux. Toulouse compte alors 100 000 habitants. La ligne Bordeaux-Toulouse est prolongée jusqu’à  " Cette" en 1857.

En 1863, année où Londres adopte le premier métropolitain souterrain à vapeur, devant l’afflux des voyageurs arrivant par la gare Matabiau, la Mairie de Toulouse, après appel d’offre, concède pour 12 ans à Eugène Pons la constitution et le fonctionnement du transport urbain. Le premier réseau comporte huit omnibus hippomobiles à impériale et trois lignes partant toutes de la Gare Matabiau vers : Saint-Cyprien, Saint-Michel et Capitole-Caffarelli-Compans.

L’année 1870 apporte : la génératrice à courant continu, la fin du second Empire, la Commune, la 3èmedu premier véhicule à moteur utilisable en France, l’omnibus à vapeur « l’Obéissante » d’Amédée Bollée.  Firmin, fils d’Eugène Pons, développe fortement l’offre et le réseau  d’omnibus hippomobiles.Il réalise, en  1887, le début de l’installation à Toulouse de lignes de tramways hippomobiles sur rails en remplacement des omnibus hippomobiles à roues en bois. République et la Dépêche du Midi. La vapeur continue son extension dans tous les domaines, à l’exemple

 En 1888,la 1ère ligne électrifiée par caténaire est installée par  Frank  Sprague, à Richmond en Virginie. Dès 1890 circulent le 1er métropolitain électrifié par 3ème rail, à Londres, et le 1er tramway électrique, en France à Clermont-Ferrand.  Le Canal Latéral à la Garonne atteint Langon.  En 1898 la 1ère Exposition Internationale d’automobiles, sur l’esplanade des Tuileries, lance "l’ère automobile". En 1900, aux USA,  40.000 motrices de tramways électriques circulent déjà.  À Toulouse, des farfelus s’obstinent à faire décoller des "plus lourds que l’air" tandis que le trafic de marchandises sur le Canal du Midi atteint 132.000 tonnes. L’électrification des tramways débute en 1902 à Toulouse par laligne 1 des  Ponts-Jumeaux à Saint-Michel en passant par les Boulevards.

En 1914, à Toulouse, avec une importante main-d'œuvre et à l’abri des combats, les industries d’armement tournent à plein. Les " Ponsinettes "conduisent les tramways et Latécoère s’installe à Montaudran.  La ville compte 150.000 habitants. En 1921, à la mort de Firmin Pons, est créée la STCRT. Toulouse compte 175.000 habitants. La grande épopée qui invente le futur de Toulouse dans l’aéronautique débute en 1923 à Montaudran. Latécoère, Breguet, Daurat, Saint-Exupéry, Mermoz et Guillaumet créent l’aviation commerciale. L’ONIA s’installe à Toulouse en 1924 et l’autobus fait son apparition en 1926. En 1930, Le réseau de tramways électriques comporte 12 lignes en ville et 11 lignes de desserte des banlieues. Il était possible de se rendre directement du Capitole ou de la gare Matabiau à l’hippodrome de la Cépière, au stade de rugby des Ponts-Jumeaux, à Blagnac, Colomiers, Aucamville, Castelginest ou Castanet.

Pendant  les "30 Glorieuses" de 1945 à 1975, Toulouse va gagner ses étoiles en rugby mais aussi avec Caravelle en 1955, les Machines électriques autopilotées en 1967, le Concorde en 1969, Airbus en 1972, le CNES et Ariane en 1973. Toulouse compte 289.436 habitants en 1946 et 77 millions de voyageurs transportés en tramways mais le modernisme, la simplicité du choix des trajectoires  et le bas prix du pétrole l’emportent  par l’arrêt des tramways avec destruction des lignes au profit des autobus.La première ligne installée en 1902 fut la dernière fermée le 7 Juillet 1957. 37 millions de voyageurs en autobus en 1971 etseulement 65 millions en 1980. Le premier choc pétrolier de 1973 met fin aux 30 Glorieuses avec l’apparition du chômage et des déficits del’Etat.

Le second choc pétrolier en 1980 met toutes lesEntreprises en grande difficulté avec dépôts de bilan et accroissement du chômage. En dix ans,la Mondialisation et les Multinationales font rage tandis que le tramway réapparait à Nantes en 1985, à Grenoble en 1987 et  à Strasbourg en 1994 suite à la pollution urbaine. Toulouse choisit le VAL en 1993 et 2007 et la Région Midi-Pyrénées lance les TER et RER. De 2003 à 2009,la Communauté Urbaine du Grand Toulouse prend rang et atteint707.295 habitants regroupant 37 Communes en Février 2011. Le Grand Toulouse est la 5ème métropole française après Paris, Lyon, Marseille et Lille. Dès 2010 le réseau des transports lourds, métros  et  trains cadencés est en place.                 

En comparant le Métro de Toulouse2 lignes  28,1 km  37 stations  35 km/h   430.000 voyageurs/jour au nouveau Tramway de Bordeaux  3 lignes  43,9 km  89 stations  18,2 km/h 350.000 voyageurs/ jour, le métro l’emporte de 80.000 voyageurs/ jour et cet écart va s’amplifier encore par les projets du Grand Toulouse: 1 Allongement des quais de la ligne A - 2 Liaison Carmes - Esquirol - 3 Augmentation des parkings de dissuasion -  4 Tramway  Ramonville - Labège . Le renforcement du système lourd existant déjà,  lignes C et D de trains cadencés vers Colomiers (9 km) et  Muret  (20 km), par  la ligne E  du Tramway  de Blagnac, (10,9 km; 26,4 km/h) est réalisé et se poursuit avec la ligne Garonne.

Il existe aujourd'hui un moyen de transport digne du XXIème Siècle, financièrement placé entre l’autobus et le tramway, reconnu par l’Europe en 2005 comme accessible, adapté aux besoins et respectueux de l’environnement, rentable avec remboursement de l’investissement initial, offrant un niveau de service bien supérieur à tous ceux pratiqués, dissuasif d’une pratique automobile abusive et attractif pour rabattre rapidement sur le réseau de transport lourd, il s'agit du PRT (Personal Rapid Transit), que l’on peut définir par des motifs-clés :Véhicule électrique 4 places à usage personnel– Réseau en site propre autodésaturable - 60 km/h - Non Stop -  Fonctionnement et redistribution automatiques - Aucun arrêt intermédiaire, ni aucun changement de véhicule, de la station de départ  à celle d’arrivée, où qu’elles soient situées sur le réseau urbain. Se développe dans le monde depuis 2009 !Aura-t-on, un jour, la lucidité de l'implanter à Toulouse?....

                                                                Professeur Max MARTY, le 20 mars 2011


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