17 rue de Rémusat, Toulouse

Gilbert MERCADIER

Agrégé de l’Université, président du Congrès permanent de la langue occitane, ancien conseiller académique d’occitan chargé de mission d’inspection pédagogique régionale au rectorat de Toulouse, ancien membre du Conseil économique social et environnemental de la Région Occitanie, officier des Palmes académiques, chevalier de la Légion d’honneur.

Résumé.

En 2008 les langues dites régionales de France, dont l’occitan ou langue d’oc, ont été reconnues officiellement par la constitution de la République comme patrimoine national. Avec la loi du 21 mai 2021 « relative à la valorisation patrimoniale des langues régionales et à leur promotion », elles sont rentrées dans le Code du patrimoine aux côtés du français et leur place dans le Code de l’éducation a été confortée. En moins d’un siècle, de « patois » méprisé l’occitan, langue latine au centre de « l’arc roman », est devenu « trésor » à sauvegarder et transmettre. Quel revirement de statut !

À chaque étape de son histoire millénaire nous verrons ses heurts et malheurs et surtout les principales productions portées au patrimoine de la France et de l’humanité, notamment sa littérature, des troubadours, qui ne parlent pas que d’amour, aux auteurs contemporains en passant par Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature, mais aussi les saveurs de la culture populaire qu’elle porte. La deuxième partie de la conférence sera consacrée à l’actualité de la langue et de la culture occitane.

Paradoxalement, les enquêtes montrent que la menace de disparition et la régression de

l’usage s’accompagnent d’une meilleure perception et d’un mouvement de sympathie. L’image, le statut s’améliorent mais le « danger d’extinction » noté par l’UNESCO persiste. Dans ce contexte, l’État et les collectivités mais aussi la société ont une responsabilité, un rôle important à jouer. La langue occitane occupe à nouveau des espaces culturels, sociaux dont elle a été absente pendant longtemps. Elle est notamment rentrée, un peu, dans l’enseignement. Nous nous ferons ensemble « chercheurs d’oc » pour trouver sa présence dans la culture populaire, les traditions, les noms de lieux et de famille, le français courant et « du Midi », dans la vie littéraire et artistique ainsi que dans la vie publique où elle est peu visible même si de nombreuses associations contribuent à sa valorisation.

L’avenir de l’occitan est des plus incertains car sa transmission est encore très insuffisante.

Le regain d’intérêt, le statut patrimonial, le passage partiel de la vergonha a la fiertat, de la répression à la promotion, l’ouverture de l’école sont déjà une belle réhabilitation.

L’exposé sera interactif, illustré de diapositives, d’extraits de textes et de vidéos.