Le mercredi 23 février 2011 à 15 heures,
Amphithéâtre du Sénéchal,
17 rue de Rémusat, Toulouse,
Une conférence du Recteur Jean-Claude MARTIN Professeur émérite à l’Université Paul-Sabatier
"DEMOCRATIE, le nom volé d’une idée violée".
Le terme le plus utilisé en politique est incontestablement celui de démocratie, mais l’embrouillamini des définitions implicites et subjectives qui lui sont données et les différences, voire les incompatibilités de nature, entre les régimes qu’il est censé caractériser, lui font perdre son sens. Comment, donc, parler de démocratie, être capable de la vivre en tant que citoyen, et a fortiori l’améliorer, si l’on n’en connaît ou n’en retrouve les principes essentiels ? Beaucoup de questions, plus ou moins étudiées ou débattues, méritent d’être réexaminées : - Quelle est la signification du lien entre démo et cratie ? - Quel peuple est à considérer, tous les gens ou un Peuple représenté ? - Compétence, efficacité d’organisation sociale et démocratie sont-elles compatibles ? - En quoi les idéaux de liberté et d'égalité se trouvent-ils atteints ? - Le référendum est-il un mode de prise de décision praticable ? D’autres, encore pendantes, tiennent au flou qui entoure la notion de pouvoir. Une étude sur sa nature, que J.-C. Martin a menée, suite aux travaux de R. Dahl et M. Foucault, fait ressortir l’existence constante d’information et d’énergie liées, dans tout type de pouvoir, y compris les pouvoirs immatériels et celui qui peut découler de la possession de moyens matériels négociables. La généralisation qui en résulte facilite l’identification des pouvoirs à prendre en compte en démocratie ou qui parasitent son exercice. La relation démocratie-répartition des richesses s’en déduit. La différentiation connue droit-pouvoir ressort aussi, plus nettement. Faute de définition essentielle de la démocratie absolue, un régime politique peut être caractérisé par un certain degré de démocratie. De nombreuses voies pour démocratiser les "démocraties" existent.