Les Cagots
par Jean-Jacques ROUCHConférence du 26 février 2014compte rendu par Louis Galtie Vice président AMOPA 31
En mars 2012 notre confrère Jean-Jacques Rouch, commandeur des Palmes Académiques, a publié aux Editions Privat un roman historique « Jean le Cagot, Maudit en terre d’Oc ».Journaliste bien connu à la Dépêche du Midi, il nous avait déjà régalés par « Les yeux d’Izarn », « La Montreuse d’Ours de Manhattan » et d’autres ouvrages qui ont presque toujours un rapport avec les Pyrénées et particulièrement avec l’Ariège , pays de sa famille paternelle.
Ce mercredi 26 février, l’assistance est fournie salle du Sénéchal : c’est qu’il s’agit d’un sujet qui touche à l’identité même du peuple pyrénéen et à son imaginaire profond.
Dans un exposé synthétique et cependant en même temps très illustré, historiquement très fondé, Jean-Jacques Rouch nous présente une mémoire, parfois occultée ou refoulée, d’un groupe de véritables parias. En effet ce peuple maudit a vécu pendant des siècles, accusé de tous les maux et en premier lieu de porter la peste. 
Plus considérés comme des bêtes que comme des hommes, ces cagots réputés de plus petite taille que la moyenne , subsistaient à l’écart de tous. Appelés cagots, capots, gohetz, gafets, agotas en Navarre espagnole, gaoues, ladres,…ils ont subi cette exclusion dès 1300 et jusqu’au début du XXième siècle ; ils vivaient dans les vallées de l’Ariège, des Nestes, des Gaves, dans le Luchonnais, le Béarn, le Pays Basque.
Naître cagot, c’était le rester à vie ; interdiction  était faite de vivre dans les quartiers ordinaires, de marcher pieds nus, de posséder du bétail. Á l’église ces stigmatisés ne pouvaient entrer par la même porte que les fidèles et possédaient leur propre bénitier, le prêtre leur tendait même l’hostie au bout d’un bâton.
Côté métiers les cagots exerçaient des professions liées à la nature ; ils travaillaient le bois, le marbre, la pierre, ils étaient de très bons charpentiers, tonneliers et charrons. D’ailleurs le fastueux Gaston Phébus, comte de Foix, ne faisait réparer ses châteaux que par des cagots.